Je ne sais pas comment m’est venue cette idée de faire une retraite parce que chez moi on ne parle pas de religion ou pour se disputer. J’ai été baptisée parce que c’était la mode et n’ai eu que des accidents de foi, des opportunités, des rencontres.
Cette femme qui écrit est venue au Foyer de Charité de Baye, en mars 2013. Ayant choisi ce Foyer, entre autres raisons, pour une coïncidence fortuite : le nom du prédicateur l’ a interpellée et sécurisée : il s’avérait être le même que le sien !
Son témoignage est sobre et puissant. De cette sobriété et puissance qui sont la signature de l’Esprit Saint…
« Un jour, pendant la retraite, j’ai pris conscience que les membres de la communauté étaient en train de prier pour nous, les retraitants.
Je l’ai senti vraiment, comme une révélation.
Et cela s’est vérifié car le fardeau que j’avais apporté est resté là, chez vous »
J’avais promis à mon départ du foyer de charité de Baye, d’écrire quelques mots.
Aujourd’hui, après l’euphorie (je suis revenue chez moi sur les chapeaux de roues et ce n’est pas une image, les roues ne touchaient pas l’asphalte!) je voudrais vous remercier.J’étais mal du manque d’amour de moi. Et un jour, j’ai cherché un moyen d’aller mieux. Je voulais entendre parler d’amour. Où peut-on entendre parler d’amour si ce n’est auprès de Dieu et de ceux qui le partagent ?
Je ne sais pas comment m’est venue cette idée de faire une retraite parce que chez moi on ne parle pas de religion ou pour se disputer. J’ai été baptisée parce que c’était la mode et n’ai eu que des accidents de foi,des opportunités, des rencontres .
J’ai choisi le foyer de charité de Baye parce qu’il proposait des conférences par le Père X.
Son nom qui est aussi le mien, la proximité du lieu et de la date m’ont décidée.
Je ne crois pas que je savais que j’allais me taire pendant 6 jours.Je me suis retrouvée perdue ne sachant pas prier, et confrontée à mon meilleur ennemi : moi.
J’ai pleuré, beaucoup. Surtout quand un membre de la communauté se trouvait près de moi.
C’était comme le Gave qui vient de tout emporter. Fort , inévitable, naturel.J’ai traversé les jours rythmés par la prière comme quelqu’un qui retrouve son souffle.
Un jour, j’ai pris conscience que les membres de la communauté étaient en train de prier pour nous, les retraitants. Je l’ai senti vraiment, comme une révélation. Et cela s’est vérifié car le fardeau que j’avais apporté est resté là chez vous.
Le vendredi , au programme, le chemin de croix. Je n’ai pas voulu lire, je ne me sentais pas digne. Encore moins porter la croix. Ce jour-là, le 8 mars est l’anniversaire de la mort de mon frère unique. Je l’ai portée la croix car j’ai eu si mal au dos jusqu’en haut du village que je me suis trainée.
Le dimanche, je me suis approchée du Père pour qu’il me bénisse et non pour communier puisque je ne le pouvais. Et ce qui s’est passé à ce moment m’a submergée. C’est tout l’amour qui m’a rendue digne.
J’ai retrouvé les mots pour ma fille Hélène . Elle s’est aussi rapprochée de sa sœur.
Je n’ai pas eu mal au ventre le jour de la fête des mères.
J’ai besoin de prier.J’ai tricoté une chose jaune pendant que j’étais à Baye. Je ne savais pas ce que c’était mais c’était un chaudoudoux. La retraitante qui avait apporté de la laine pour en faire un a pris le mien. Il est à Paris.
On ne sait pas ce qu’on tricote dans notre coin mais ça peut tenir chaud quelqu’un d’autre dont on ne sait pas encore l’existence.J’aurais pu écrire 12 pages mais un mot suffit : merci.
A chaque membre, aux Pères et à mon frère qui m’a envoyée chez vous.PS : avant de venir à Baye j’écoutais « Sur un fil » en boucle (On la trouve sur youtube).
Après je l’ai écoutée encore plus en boucle et je lui ai donnée un sens positif
Si je vous parle de cette chanson c’est parce que je me suis rendue compte qu’avant, je ne l’écoutais pas.